Poesías
Comnte de Lautréamont
La poesía debe apuntar a la verdad práctica. Establece la relación entre los primeros principios y las verdades secundarias de la vida. Todo queda en su lugar. La misión de la poesía es difícil. Y no se entromete en los acontecimientos políticos, en la forma de gobernar un pueblo, no alude a épocas históricas, golpes de Estado, regicidios, intrigas cortesanas. No habla de las luchas que el hombre libra, por excepción, consigo mismo, con sus pasiones. Descubre las leyes que dan vida a la política teórica, la paz universal, las refutaciones de Maquiavelo, los conos que componen las obras de Proudhon, la psicología de la humanidad. Un poeta debe ser más útil que cualquier ciudadano de su tribu. Su obra es el código de diplomáticos, legisladores, instructores de la juventud. Estamos lejos de Homeros, Virgilios, Klopstocks, Camoens, imaginaciones emancipadas, hacedores de odas, mercaderes de epigramas contra la divinidad. ¡Volvamos a Confucio, a Boudha, a Sócrates, a Jesucristo, moralistas que vagaban por las aldeas pasando hambre! En adelante, debemos contar con la razón, que opera sólo sobre las facultades que presiden la categoría de los fenómenos de pura bondad.
Poésies
La poésie doit avoir pour but la vérité pratique. Elle énonce les rapports qui existent entre les premiers principes et les vérités secondaires de la vie. Chaque chose reste à sa place. La mission de la poésie est difficile. Et elle ne se mêle pas aux événements de la politique, à la manière dont on gouverne un peuple, ne fait pas allusion aux périodes historiques, aux coups d’État, aux régicides, aux intrigues des cours. Elle ne parle pas des luttes que l’homme engage, par exception, avec lui-même, avec ses passions. Elle découvre les lois qui font vivre la politique théorique, la paix universelle, les réfutations de Machiavel, les cornets dont se composent les ouvrages de Proudhon, la psychologie de l’humanité. Un poète doit être plus utile qu’aucun citoyen de sa tribu. Son œuvre est le code des diplomates, des législateurs, des instructeurs de la jeunesse. Nous sommes loin des Homère, des Virgile, des Klopstock, des Camoëns, des imaginations émancipées, des fabricateurs d’odes, des marchands d’épigrammes contre la divinité. Revenons à Confucius, au Boudha, à Socrate, à Jésus-Christ, moralistes qui couraient les villages en souffrant de faim ! Il faut compter désormais avec la raison, qui n’opère que sur les facultés qui président à la catégorie des phénomènes de la bonté pure.
Extraído de De Lautréamont, Comnte. Oeuvres completes. Poesies. Garnier – Flammarion, Paris, 1969.